Assurance : cartographie prospective des risques à l’horizon 2023

Le 26 janvier 2023, le secteur de l’assurance et de la réassurance a publié la cartographie des risques 2023.

Le baromètre a été élaboré par le Comité d'analyse des risques de la Fédération française de l'assurance fin 2022 en interrogeant les leaders du secteur. Pour chaque risque identifié, regroupé en six catégories (économique, environnemental, social et social, technologique, politique et réglementaire), ils ont évalué l'impact immédiat sur les assurances ou les réassureurs en fonction de leur fréquence et de leur gravité potentielle pour le semestre. Ils ont également identifié les principaux défis auxquels l'industrie est confrontée.

Dans les 5 prochaines années, les cyberattaques, le changement climatique et l'environnement économique seront les trois principales menaces signalées par l'industrie.

Le risque de cyberattaque reste en tête du classement des risques d’assurance et de réassurance. Le risque occupe cette position depuis six ans. Cependant, son score a légèrement diminué tant en fréquence qu'en gravité, ce qui suggère que la plupart des assureurs et des grandes entreprises ont mis en place des mesures et des protocoles stricts visant à renforcer la sécurité des systèmes d'information.

Le risque lié au changement climatique reste au deuxième rang. 2022 sera une année particulièrement impactée par les événements climatiques, avec des épisodes récurrents de grêle massive, de tempêtes, d’incendies et de sécheresse susceptibles d’être les pires jamais enregistrés par l’industrie. La relative stabilité des scores par rapport à l'année dernière met en évidence que ce risque est désormais quasiment structurel, ce qui devient l'une des préoccupations majeures du secteur de l'assurance.

La détérioration de l’environnement économique a rendu les risques plus fréquents et de plus en plus fréquents. Ce risque a augmenté de deux places par rapport à l'année dernière. Les deux premières années, marquées par le choc/contre-choc de la crise sanitaire, ont donné lieu à un mouvement qui ne s’estompe que progressivement. Les chocs inflationnistes entraînant un changement de politique monétaire en place depuis mi-2022 sont à l’origine de la forte hausse des taux d’intérêt. Ces deux dimensions économiques et financières touchent l’ensemble de l’économie, notamment le secteur des assurances.

Les matières premières, les risques de pénurie d’énergie et les risques politiques mondiaux coexistent et occupent la première place. Les perturbations de l’approvisionnement en ressources observées en 2021 et 2022 pourraient marquer durablement l’environnement à risque. Le risque de pénurie de matières premières et d’énergie s’est donc accru cette année. Il passe directement à la quatrième place, presque à égalité avec le risque politique mondial. Ce dernier a gagné neuf places, notamment en termes de gravité potentielle, ce qui fait en partie référence à près d'un an de lectures des leaders de l'industrie sur le conflit russo-ukrainien. L'utilisation par la Russie des approvisionnements en gaz comme outil de négociation et la perturbation du gazoduc Nord Stream ont remis au centre de l'attention l'interaction entre le risque géopolitique et la sécurité de l'approvisionnement (combustibles fossiles, métaux ou minéraux).