Les retraites seront réévaluées en fonction de l'inflation : une promesse bon marché

Les employeurs et les syndicats négocient pour déterminer les taux de croissance des retraites.

Même si l'inflation a recommencé à augmenter sur un an en août à 4,9%, portée par un "net rebond" des prix de l'énergie, le gouvernement a déclaré vouloir protéger les Français de la hausse des prix. Cela demeure malgré la suppression progressive du bouclier tarifaire. À cet effet, le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave a annoncé vendredi sur Franceinfo que la retraite de base (la pension versée par la sécurité sociale) sera indexée sur l'inflation en janvier prochain.

Cette annonce contribuera à préserver le pouvoir d’achat des retraités. Mais il ne s'agit là que d'une générosité superficielle : la loi sur la sécurité sociale (article L.161-25) prévoit explicitement que les retraites suivent l'inflation. C'est même l'un des principaux points introduits par la réforme Balladur de 1993, alors qu'avant les retraites évoluaient en fonction des salaires, ce qui était plus avantageux pour les retraités mais plus coûteux pour les finances publiques.

Cependant, il est vrai qu'au cours des dernières années, le gouvernement n'a pas toujours respecté la loi. En 2019, les dirigeants ont décidé de baisser les retraites en dessous de l’indice, les augmentant de seulement 0,3 % (loin du taux d’inflation de 1,8 %). En 2020, ce mouvement s’est poursuivi chez un retraité sur quatre. Au contraire, en 2022, outre l’appréciation de janvier, les pensions ont également été augmentées pour la deuxième fois en juillet, parallèlement à la hausse des prix cette année-là.

Quant à la retraite complémentaire Agirc-Arrco, qui doit être revalorisée au 1er novembre, le débat bat son plein. Des négociations sont en cours entre les employeurs et les syndicats – les administrateurs du régime – pour déterminer les taux de croissance des retraites et supprimer la pénalité de 10 % introduite en 2019.