Vers une forte augmentation des tarifs des mutuelles

Avec un déficit de sécurité sociale de 18 milliards d'euros, le gouvernement tente de faire des économies. Une augmentation des frais de service est prévue.
Le déficit de la sécurité sociale est tombé à 18 milliards d'euros cette année, contre 10,5 milliards attendus. Résultat : le gouvernement cherche à économiser 4,9 milliards d’euros en frais d’assurance maladie. Parmi les solutions prévues dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) présenté jeudi figure une augmentation des tarifs d'utilisation des services. Cela correspond à la part de la consultation médicale qui reste payable après déduction du remboursement des cotisations sociales. Elle est le plus souvent assurée par des mutuelles. Pour réaliser 1,1 milliard d'euros d'économies, le gouvernement souhaite augmenter ce tarif résiduel, qui passera de 30 % à 40 % du prix des consultations médicales générales et obstétricales.

1 milliard d'euros

Cette solution fait grincer des dents les mutuelles. '' En décembre, le prix d'une consultation chez un médecin généraliste passera à 30 euros. Si on couvre 40 %, cela correspond à 12 euros par rapport aux 7,50 euros actuels, soit presque le double", note la Fédération nationale de la réciprocité française. Ce milliard d'euros transféré aux mutuelles se répercutera de facto sur les primes. Une augmentation de l'ordre de 2% à 2,5%, a précisé le patron de la fédération. On ne sait pas encore si cela sera inclus dans les tarifs des mutuelles à partir de 2025, qui doivent déjà augmenter leurs tarifs de 6 à 10 %.
Cette surtaxe comprendra également une réduction du plafond de l'indemnité journalière versée par la ZUS en cas d'arrêt maladie, qui passe de 1,8 à 1,4 du SMIC. Là encore, une partie sera prise en charge par les mutuelles. La ministre de la Santé a appelé à la "responsabilité collective" et a assuré qu'elle entamerait des discussions avec les compagnies d'assurance maladie complémentaire afin qu'elles ne répercutent pas toutes ces augmentations sur les primes. En revanche, pour les 4 % de Français – soit 2,5 millions de personnes – qui ne font pas appel aux mutuelles, la facture sera salée.