Selon les prévisions de la société Risk Weather Tech du jeudi 2 novembre, le nombre de sinistres d'assurance devrait se situer entre 230 000 et 270 000, notamment auprès d'acteurs comme le groupe Covéa ou la Caisse centrale de réassurance, pour un coût attendu de 375 millions. Environ 50 % des sinistres annuels moyens sont liés aux tempêtes, à la grêle et à la neige. Ce montant dépasse les 210 millions d'euros de dommages assurés causés par la tempête Alex en octobre 2020, mais reste bien inférieur aux 1,5 milliard d'euros encourus par Xynthia en février 2010 ou Klaus en janvier 2009 de 1,7 milliard d'euros.

Mais 24 heures plus tard, ces chiffres ont été révisés à la hausse. " Notre première évaluation a débuté à 8h hier matin", explique Jean-Vincent Raymondis, directeur général de Saretec Spécialité. " L'événement se poursuit, dure un peu plus longtemps que prévu initialement, avec des vents plus forts, notamment le long des côtes de la Manche, de la Normandie au nord. Aujourd'hui, en mettant à jour ces données, nous avons reçu un total de 220 000 réclamations, ce qui porte à 480 le nombre de dégâts estimés. 

Côté opérationnel, l'entreprise spécialisée a reçu 2.000 missions, avec une augmentation notable dans la journée de vendredi. Sans surprise, trois appellations représentent 50 % des revendications : Manche, Finistère et Côte d'Armor. Avec les deux départements complémentaires du Pas-de-Calais et du Calvados, ces documents représentent 70 % du volume total.

Cependant, attendez-vous à ce que la plupart des réclamations mettent un certain temps à arriver. « De nombreuses victimes ont été touchées par la panne », rapporte Jean-Vincent Raymondis à L'Argus de l'assurance. Aucune déclaration ne peut être faite tant que le courant n’est pas rétabli. En effet, mardi matin, Enedis, l'organisme chargé des réseaux de distribution, rapportait que 62 000 foyers en Normandie et en Bretagne étaient toujours privés d'électricité.

Cependant, au cours du week-end, RiskWeatherTech, une société spécialisée dans la modélisation des pertes liées aux conditions météorologiques, a amélioré ses prévisions spatiales. Après des estimations préliminaires, le PDG de RiskWeatherTech, Gilles André, évalue désormais une fourchette de 230 000 à 270 000 sinistres. De plus, cela augmente considérablement le coût moyen. "Sur la base des retours de terrain, nous évaluons aujourd'hui que les coûts moyens seront supérieurs à la normale et que les pertes totales se situeront entre 500 millions et 700 millions d'euros", a déclaré Gilles André.

Cette réévaluation à la hausse est due à une sous-estimation initiale due à l'impact des vents forts sur les taux de dommages, ainsi qu'à une meilleure prise en compte de l'inflation affectant les coûts des dommages. "Les dernières tempêtes à atteindre ce niveau d'intensité remontent à 1987 ou 1999. Notre modèle de coûts n'est pas totalement adapté à de telles tempêtes, même si notre modèle de pertes est très adapté. De plus, nous avons vu l'impact de l'inflation sur deux ans, affectant les secteurs du bâtiment et des travaux publics.

Dimanche 5 novembre, Pierre Gilles André a partagé sur Linkedin un bilan des dégâts causés par la tempête Domingos : « Bilan de la nuit du 4 au 5 novembre 2023 Premier bilan provisoire de la tempête Dominguez qui a ravagé la côte atlantique. RiskWeatherTech estime les pertes entre 70 000 et 90 000 sinistres (hors inondations) pour un montant compris entre 170 et 250 millions d'euros. Au total, les tempêtes Ciaran et Dominguez pourraient coûter 1 milliard d'euros au marché de l'assurance.

Lundi 6 novembre, l'organisation Saretec estimait que les tempêtes Ciarán et Domingos cumulées avaient déclenché 300 000 sinistres et causé des dégâts estimés entre 650 et 750 millions d'euros.